lundi 29 janvier 2007


La Globalisation: Une Menace à la Diversité Culturelle ?
Une présentation par le Dr. Salvatore Puledda
Faculté de Travail Social de l’Université de Hunter
Ville de New York


… « Le modèle de globalisation de l’économie s’est convertit en modèle de vie réussie, un modèle qui se diffuse jusqu’aux endroits les plus reculés du globe. Et, à mesure qu’il se diffuse, l’idéologie de l’argent, la compétition et l’individualisme avancent avec lui. L’être humain, l’environnement, les cultures, sont tous considérés comme des aspects secondaires qui peuvent être utilisés ou détruits s’ils deviennent un frein à ce processus, dont la force augmente par la croyance générale qu’il n’existe pas d’autre alternative.


Cette idéologie d’exportation produit aujourd’hui des chocs avec de nombreuses cultures dans le monde, spécialement celles qui étaient structurées autour de la famille ou des croyances religieuses. Ces cultures élèvent des murs entre elles et le reste du monde parce qu’elles ne veulent pas s’intégrer à ce modèle de vie, qui n’est pas perçu comme un choix pour elles. Ceci arrive dans une certaine mesure, ici, dans ce pays aussi, où l’intégration vue dans les moments antérieurs – le modèle “multi culturalisme” – n’est plus souhaité par certaines groupes dans la société. L’autre problème que nous rencontrons, c’est que les cultures, dans la mesure où elles sont forcées à se défendre, finissent par se défendre en tout – même leurs aspects secondaires ou négatifs. Aussitôt après se forme une sorte de “fondamentalisme culturel” où tout ce qui est externe à la culture est rejeté, où seul le propre style de vie et la propre religion sont autorisés (validés).


Je veux clarifier dans ce point, que nous ne voyons pas ce processus de globalisation comme quelque chose d’uniquement négatif. Ce dont nous nous sommes reconnaissants, c’est que ce processus nous ait amené à un point où tous les pays et toutes les cultures convergent pour la première fois. Ce processus a permis un niveau d’interaction entre les gens qui ne pouvait pas être conçu. Il a généré des opportunités pour échanger des idées, des croyances et des modèles culturels. Il a aussi démontré que les différences entre les gens sont insignifiantes en comparaison avec les expériences et les aspirations qu’ils ont en commun.


J’essayerai maintenant de clarifier ce que je veux dire de ce diffus concept “d’identité”. Normalement on croit que l’identité personnelle ou culturelle se réfère seulement au passé, que c’est un reflet de l’accumulation historique d’expériences vécues par une personne ou une communauté. C’est comme si des couches d’expériences s’accumulèrent et se déposèrent, et ceci formerait l’identité. Cette croyance est dérivée d’une autre, plus générale, de la passivité de la conscience humaine, où la conscience est conçue comme un sorte de miroir qui simplement reflète le monde. En réalité, les choses ne sont pas ainsi. Si nous nous regardons nous mêmes, nous verrons que dans les moments les plus importants de nos vies, nous faisons une corrélation, une liaison entre nos expériences passées et l’idée d’un projet personnel futur. Cette image du futur – qui nous voulons être – a une influence permanente dans nos actions dans le présent. Cette image que nous formons du futur est aussi importante que notre passé dans la création de notre identité personnelle. Non seulement nous sommes ce que nous avons fait, ou ce qu’on nous a fait, mais nous sommes aussi nos projets, nos désirs, nos aspirations.


La même dynamique est applicable à un peuple, et dans ce cas, nous parlons d’identité culturelle. L’identité culturelle n’est pas simplement l’accumulation d’idées, de coutumes, d’idiomes, de façons de manger et de s’habiller, que nous ont transmis les générations antérieures, c’est aussi ce que la culture choisit de faire avec ces choses à un moment de son histoire. C’est le projet qu’elle se donne à elle-même. Ceci est particulièrement certain pour les cultures anciennes. Par exemple, comment se définie la culture indienne avec ses millénaires d’années d’histoire ? Sur quel type d’héritage se baserait-elle ? Se référerait-elle aux Vedas ( ?), au Vedanta ( ?), au Bouddhisme, à Gandhi, à la bombe atomique ?


A chaque moment de son histoire, une culture est obligée de prendre de son passé ce qui lui sera le plus utile pour son projet. En résumé, l’identité culturelle est le projet qu’un peuple crée pour le futur, extrayant les éléments particuliers de son passé. Ce n’est pas quelque chose de passif comme le contenu d’un sac, mais quelque chose que continuellement nous recréons pour relever le défi que nous présente le moment actuel. Il y a toujours choix. Il y a toujours une sélection. Il y a toujours liberté. Nous pouvons aussi reconnaître que dans la vie d’individus et de cultures, il y a des expériences autant positives que négatives, qui font partie de son héritage culturel. Une personne ou un peuple peuvent choisir un projet qui élimine ou neutralise les expériences négatives et renforcent les positives.


Est-ce que nous voulons, nous italiens, traîner dans le nouveau millénaire la tragique expérience de la Mafia ? Ou est-ce que nous voulons faire un choix conscient pour changer ce comportement social négatif ? Ce choix nous permet de distinguer entre une identité mécanique, créée par le fait de reproduire automatiquement les éléments de notre culture sans pensée ni réflexion ; et une identité intentionnelle, formée par le choix de quelques aspects que nous estimons être de la plus haute valeur pour le futur. Ce processus de globalisation s’accélère rapidement, et bientôt nous nous retrouverons coude à coude, culture côte à côte, regardant de l’avant pour le première fois vers un futur commun. Ce futur n’appartient à aucune culture en particulier, mais il doit être un projet partagé qui permette l’inclusion de tous.


A ce moment surgit la question : Qu’essayerons-nous ensemble au troisième millénaire ? Chaque culture sera appelée à réfléchir, à faire l’examen de son passé et à identifier quelles sont ses qualités, ses expériences et ses traditions les plus précieuses pour elle-même et pour les autres de cette planète. Est-ce possible de penser à un projet commun ? Le développement d’un projet commun ne demande pas que les gens renoncent aux particularités de leurs cultures. Au contraire, nous voyons ces particularités, cette diversité, comme des qualités et des ressources dont il faut profiter, comme un projet commun entre individus qui incorpore les talents et les points de vue de ses membres »... (une partie de la version intégrale)